Calculer un escalier droit

Sommaire

Rêver son escalier est très simple, mais en définir précisément les dimensions l’est déjà beaucoup moins. Que vous fassiez appel à un menuisier, ou que vous cherchiez un escalier standard répondant à vos contraintes, vous devez pourtant passer par le calcul en tenant compte de différents paramètres.

Aujourd’hui vous pouvez utiliser une des nombreuses feuilles de calcul disponibles en ligne. Ainsi, à partir des contraintes données, vous obtenez les dimensions de votre escalier.

Mais pour ceux qui souhaitent comprendre les règles mises en œuvre pour le dimensionnement, voici les explications sur le calcul d’un escalier droit.

Zoom sur le calcul d’un escalier droit

Vocabulaire de l’escalier

Pour maîtriser le sujet, il s’agit en premier lieu d’identifier les différents éléments de l’escalier.

Usage de l’escalier

Choisir un escalier, c’est tout d’abord s’interroger sur son usage :

  • sa largeur de passage nécessaire (largeur de passage d’une personne ou de meubles) ;
  • sa fréquence d’utilisation (plusieurs fois par jour, ou seulement quelques fois par mois) ;
  • les personnes qui l’emprunteront (enfants seuls, personnes à mobilité réduite) ;
  • les possibilités d’arrivée à l’étage (pièce, couloir).

Contraintes pour un escalier intérieur

Pour un escalier intérieur, deux paramètres sont à prendre en compte en fonction de votre bâti : la trémie et le reculement.

La trémie

  • Pour un escalier droit, la trémie est rectangulaire. Il s'agit de l'ouverture qui permet à l'escalier de traverser le plancher.
  • Si la trémie est à créer, ses dimensions sont à déterminer en fonction de la structure de la charpente ou du plafond.

Bon à savoir : certains escaliers n’ont pas de trémie (par exemple, un escalier conduisant à une mezzanine ou à une estrade).

Le reculement

  • Le reculement est souvent limité par le bâti.
  • S’il n’y a pas un reculement suffisant, on choisit un escalier tournant à la place d’un escalier droit.

1. Prenez les mesures du bâti

Différentes valeurs sont à relever pour dimensionner votre escalier.

  • Relevez la hauteur du sol au plancher (épaisseur de dalle comprise). Cela correspond à la hauteur de l’escalier (H).
  • Si la trémie existe, mesurez sa longueur (L) et sa largeur (l). Ces dimensions jouent directement sur celles de l’escalier :
    • la largeur de l’escalier est en fonction de celle de la trémie, plus ou moins l’épaisseur de la rambarde (si son emplacement est à l’extérieur ou à l’intérieur de la trémie) ;
    • (L) doit être suffisant pour que l’échappée de l’escalier (E) soit au moins égale à 2,00 m.
  • Mesurez l’espace disponible au sol, pour connaître le reculement (R).

2. Pensez sécurité et confort

Pour réaliser un escalier qui offre une certaine sécurité et un confort à l’usage, les éléments de l’escalier doivent respecter des fourchettes de dimensions et suivre la formule de Blondel.

Fourchettes de dimensions d’un escalier droit

  • Angle d’un escalier droit intérieur (A) : autour de 32° (de manière général, l’angle doit se situer entre 25 et 42°).
  • Hauteur de la marche (h) : entre 12 et 20 cm.
  • Giron (g) : entre 24 et 35 cm.
  • Largeur de l’escalier (l) : 90 cm au minimum.

Bon à savoir : ces valeurs sont à reconsidérer pour des escaliers un peu particuliers : échelle de meunier, escalier de jardin…

Formule de Blondel

Pour assurer un équilibre dans la montée de l’escalier, la formule de Blondel établit un lien entre la hauteur de marche et le giron.

Aussi, vérifiez que le pas, qui correspond à 2 × hauteur de marche + 1 giron (2h + g), soit compris entre 60 et 64 cm.

3. Déterminez les dimensions de votre escalier droit

Prenons un exemple d'escalier droit pour lequel on a les données suivantes : H = 280 cm et g = 25 cm.

Nous allons déterminer le nombre de marches, l’angle A de l’escalier et son reculement.

Calculez le nombre de marches 

En divisant H par un nombre entier, qui correspond au nombre de marches imaginé, on obtient la hauteur de marche (h) correspondante.

Cas 1 : on choisit 15 marches.

  • 280 cm divisé par 15 marches = 18,7 cm de hauteur de marche.
  • Vérifions : 2h + g = 62,4 cm.

Cas 2 : on choisit 16 marches.

  • 280 cm divisé par 16 marches = 17,5 cm de hauteur de marche.
  • Vérifions : 2h + g = 60 cm.

Cas 3 : on choisit 19 marches (pour un escalier plus progressif).

  • 280 cm divisé par 19 marches = 14,7 cm de hauteur de marche.
  • Vérifions : 2h + g = 54,4 cm.

Les hauteurs de marche sont dans les 3 cas comprises entre 12 et 20 cm. Mais dans le cas 3, la formule de Blondel n’est pas respectée. Il en est de même si on fait les calculs avec 14 marches ou 17 marches.

Avec un giron de 25 cm, on peut donc retenir 2 possibilités : 15 ou 16 marches.

Calculez l’angle A de l’escalier

Pour les matheux, appliquez la formule suivante : tg A = h/g.

  • Cas 1 : A = 36,8°
  • Cas 2 : A = 35°

Bon à savoir : pas de panique, si vous avez oublié comment calculer la tangente, utilisez un calculateur en ligne.

On est bien dans la fourchette 25-42°. Le cas 2 se rapproche plus que le cas 1 de l’angle de 32° pour un escalier droit.

Calculez le reculement R

Le reculement correspond à la formule R = nombre de marches × giron.

  • Cas 1 : R = 15 × 25 = 375 cm
  • Cas 2 : R = 16 × 25 = 400 cm

Avec une dimension de giron identique, plus il y a de marches, plus le reculement est important.

Il s’agit donc de choisir la solution qui convient le mieux selon les contraintes du bâti et en fonction des règles de sécurité et de confort.

4. Faites un croquis de l’escalier

Une fois les dimensions de votre escalier calculées, dessinez-le pour avoir un rendu visuel :

  • une vue de dessus ;
  • vue de profil.

Cet aperçu global vous permettra peut-être de découvrir certains aspects inattendus.

Ces pros peuvent vous aider